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SAMEDI AVEC CLARA — chronique d’une meuf qui a trop dansé et pas assez mangé

Publish 30 avril 2025

Les pass journées arrivent le 1er mai. Max t’as emmené vivre avec lui le vendredi, mais là, il dort. En attendant, pour t’aider à faire ton choix, c’est Clara qui  prend  le  relais pour  te  montrer  le  samedi  au  No  Logo.

Clara s’est réveillée collée à sa pote Léa, la joue contre une boîte de thon vide. Elle a cligné des yeux, essayé de bouger, mais son short semblait fusionné avec le tapis de sol. Une fusion textile-spirituelle. Elle l’a vécu comme une métaphore.

Dehors, un mec hurlait « y’a du café au piment si tu veux transpirer ta mère ». Clara a hésité, a dit non, puis a dit oui. Elle n’a jamais su si elle l’a bu ou juste halluciné la scène. Pas grave. L’important, c’était de survivre jusqu’au premier concert.

Elle a filé au Ch’apéro vers 14h, lunettes de soleil sur le front, bob sur l’âme. Mister Gang envoyait un set qui sentait la joie, la bière tiède et les chorégraphies approximatives. Clara a dansé avec une inconnue qui s’appelait peut-être Zoé ou peut-être “excuse-moi t’as du feu”. Peu importe, elles ont skanké ensemble. Sororité.

 

15h30, ouverture du site. Clara trottine, en évitant les graviers et les mecs torse nu qui chantent trop fort. Elle fonce à la Dub Factory : Docta G l’accueille avec des basses qui réinitialisent son foie. Youthie prend le relais et Clara ferme les yeux, main sur le cœur, en mode “je suis un nuage dub flottant dans le cosmos”.

Elle passe l’aprèm en mode papillon bipolaire : un coup dans les caissons avec Miniman & Ksanti, un coup à la grande scène pour checker Puman, puis une pause frites sous un arbre. Elle mange debout, saucée de partout, en se disant que la dignité, c’est surfait.

 

Elle enchaîne avec Meta and the Cornerstones, et là… c’est trop. Trop beau, trop bon, trop de monde qui crie “libertéééé”. Clara pleure un peu, puis rit, puis repleure. Elle vit l’instant. Même ses orteils dans ses docs sont émus.

Mellow Mood : elle danse avec un gars qui lui dit qu’il vit en van et qu’il fait des savons aux algues. Elle lui répond qu’elle est vierge ascendant bordélique. Coup de foudre platonique.

 

Third World, puis Biga*Ranx : Clara se transforme en tube de colle émotionnelle. Tout la touche. Une main dans la foule, un drop trop doux, une barquette de nouilles qui tombe au sol. Elle regarde le ciel comme si c’était un clip.

Yaniss Odua l’embarque à minuit dans une vibe « one love et claquettes de feu ». Elle saute, elle vole, elle pense à rien sauf à l’instant. Elle est fatiguée, éclatée, rayonnante.

1h30 : BCUC. Plus personne ne comprend rien. C’est tribal, c’est intense, ça tape dans le cœur et les mollets. Clara devient fluide. Clara est un mouvement.

2h50. Évacuation du site. Clara s’accroche à une barrière comme si elle disait au revoir à une colocation d’été. Elle rit toute seule, elle dit « à demain » à un panneau. Elle rentre au camping, trempée de bonheur et de sueur, prête à recommencer.